Lettre 16

Posted November 8, 2022

Somain Juillet 2022

Cher Père GAILHAC,

Quelle joie de pouvoir lire vos lettres… et bien plus encore de vous entendre parler… ! Merci pour vos conseils, vos paroles de sagesse et d’encouragement reçues tous les jours grâce à nos sœurs historiennes, aux membres de la « famille élargie » du Portugal. Vous auriez sûrement apprécié et utilisé les outils de communication dont nous bénéficions aujourd’hui et qui nous rapprochent de vous. Véritables journalistes-chercheurs, toutes et tous ont à cœur de vous suivre, de témoigner de l’homme, du prêtre, du fondateur, du père que vous êtes en commentant votre vie et plus particulièrement votre vie spirituelle, la vie en Christ que vous nous invitez sans cesse à approfondir. Il est vrai que votre « Histoire » c’est aussi notre histoire à nous, les religieuses du Sacré Cœur de Marie. Elle nous rejoint, elle nous ouvre à la vie de Dieu.

De fait, ce n’est pas tellement au noviciat que j’ai appris à vous connaître, mais en regardant nos sœurs, celles déjà au ciel comme celles qui ont le don de vous raconter. Je suis profondément touchée par la rencontre qu’elles ont faite avec vous. C’est ce qui m’aide à laisser grandir en moi cet esprit de foi qui soutient la mission, là où nous sommes appelées dans la plus grande diversité de services, privilégiant les lieux où la vie a besoin de croître.

Votre présence, votre intercession, je les reçois comme des cadeaux, -j’en ai eu la preuve dans des situations difficiles et particulièrement cette année encore, et je vous en remercie.

Alors qu’en ce moment, nous échappent les traces-mêmes de tout ce qui parlait de vous à la Maison-Mère, -la plupart de vos objets usuels, personnels, les lieux où vous avez vécu avec nos premières sœurs-, c’est en enfant gâtée, native de Béziers, que je suis tentée de réagir. J’ai souvent entendu parler de vous, par ma famille dans mon enfance, et je croyais vous connaître. Aujourd’hui, j’ai le sentiment de bien mieux vous connaître. Je pense que vous nous appelez à ne pas nous tromper d’histoire et à réfléchir sur la valeur d’un héritage. Désormais nous devrons garder et regarder comme dans un coffret de fidélité grand ouvert, – non seulement votre Histoire, mais, plus précieux encore cet esprit de foi auquel vous nous invitez quotidiennement. Être comme des pierres vivantes sur lesquelles peut se construire un autre style d’édifice … C’est curieux, vous nous « quittez » et d’une certaine façon j’ai comme l’impression, dans le désarroi que j’éprouve, de vivre une plus grande proximité avec vous et de ce fait avec nos sœurs à travers l’Institut, ainsi qu’avec toutes celles qui vous ont déjà rejoint et qu’on a beaucoup aimées.

Comme c’est important de percevoir et savoir que vous nous portez ainsi.

Cécile POMMIER rscm